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Interview de Robert Wilks par le Club150

 
Robert Wilks Donne une Interview pour le Club150kg
La seule et unique interview de Robert Wilks disponible sur Internet: exclusivité Club 150kg !
Robert Wilks est l'inventeur de la table qui porte son nom à partir de laquelle on calcule notre total à l'indice. Il est aussi le responsable du continent Australien-Oceanie pour l'IPF, ainsi que membre du comité directeur IPF et responsable de la lute anti-dopage.
"je suis le seul à m'être échiné à amasser un énorme échantillon de données, provenant de nombreuses nations du monde entier. Ce n'est certainement pas parfait, mais c'est plus proche de la vérité que ceux qui se sont contentés de prendre les records du monde ou au mieux les résultats des championnats du monde et ont ensuite tenté de construire une table à partir d'un échantillon si limité."
Robert Wilks, Interview to Club150kg-dc.fr, Thursday 12 June, 2008.
Soissons, Jeudi 12 Juin 2008: 13h15 heure Française.
Melbourne, Jeudi 12 Juin 2008: 21h15 ...
Une conversation téléphonique de plus de 2 heures, dont voici la retranscription, validée par Robert Wilks lui-même...
 
On apprend les origines de la table de Wilks et son introduction à l'IPF, Robert Wilks prend des positions très surprenantes sur le maillot de force, l'avenir de l'IPF, les autres fédérations, annonce même une formule à l'étude uniquement dédiée au Développé Couché, va très loin dans ses opinions pour la lutte contre le dopage, et sur l'indépendance de la Force Athlétique.
Le Club150kg a décidé de prendre contact avec l'inventeur de la table de Wilks, Robert Wilks, par le biais des instances de l'IPF: il s'en est suivi une correspondance passionante que voici:
On 15/05/2008, at 3:28 PM, Webmaster Club150kg wrote:

Mr,

Actuellement impliqué dans la branche française de l'IPF en tant qu'athlète et arbitre régional, et responsable d'une partie des records, j'aimerais savoir s'il serait possible de savoir avec le plus de détails possibles comment vous avez bâti votre table. Nous savons qu'elle a été fondée sur les records du mondes pour les totaux des trois mouvements, mais serait-il possible d'en savoir plus ? Je viens de chercher des informations concernant les origines de la table de Wilks sur internet et rien de très approfondi était disponible. J'ai l'intention d'écrire un article à ce sujet pour mon site web (tableau d'honneur du développé couché français - club150kg).
Si ça ne vous dérange pas, j'ose vous poser quelques questions, à ne considérer comme rien d'autre que des directions.

Dans quel état d'esprit avez-vous entrepris de construire une telle table ?
Quels furent les travaux antécédants au votre qui vous ont servi de base ?
Quelles furent les compétitions IPF utilisées pour construire votre table, quels niveaux et quelles saisons ?
Combien d'athlètes se sont vus étudiés dans la construction de cette table ?
Comment s'est passé l'acceptation de la table de Wilks par l'IPF ?
Quelles furent les réactions des athlètes quand elle fut introduite pour la première fois ?
Pensez-vous que l'avènement du maillot de force invalide ce travail ?
Avez-vous tenté de refaire le même processus avec les résultats actuels ?

Bien plus de questions pourraient être posées, et n'hésitez pas à ajouter vos propres commentaires.

En espérant que ça ne vous gêne pas de prendre part à une étude de la sorte.

Avec toutes les considérations dues.
Powerliftingly yours.

Lambiel Fabien.
FFHMFAC Athlete and Local Referee (French IPF).

Ok Lambiel, beaucoup de questions.

L' "état d'esprit" qui ma menè à faire ce travail fut probablement un état de douce folie, puisqu'il m'a fallu une énorme masse de temps et de travail pour y arriver.

La formule ne fut pas du tout basée sur les records du monde, elle fut fondée sur une étude d'environ 10 000 athletes (trouvés sur les classements nationaux) de plusieures nations et j'ai par la suite fait une analyse regressive (cadence de changement par cadence de changement) à la main et ensuite ai converti le tout dans une equation du second degrès.

La formule aurait besoin d'être améliorée pour le DC en tant que mouvement indépendant, mais je ne pense pas que la raison soit liée aux maillots de force, car le DC a une courbe intrinsèquement différente de celles des totaux de la FA. J'ai mis la formule à l'essai deux fois en fait, en 1984 et ensuite de façon plus approfondie aux environs de 1995, et aucune différence dans la courbe des totaux ne fut trouvée et je suis sur qu'il n'y en a pas aujourd'hui non plus, mais ce n'est que dans les dernières années de la décénie que les copétitions DC-Seul sont devenues incontournables et que les gens ont considéré les résultats du DC-Seul par le truchement de la formule.

La thèse d'origine et les données qu'il me reste se trouvent dans uniquement deux volumes en belles reliures, d'environ 500 pages, donc il est difficile de transmettre cette information (en fait, la formule ne fut que le fruit secondaire d'une étude plus générale relative au changement des catégories de poids, mais je vous expliquerai peut-être ça plus tard).

De toutes façons, pour ce sor, tout ce que j'ai à te dire est que Lundi je vais en Chine pour la semaine et jusqu'à ce moment je suis très occupé. Il faudrait un long article pour que je réponde convenablement à toutes ces questions - cepenant ça ne me gêne pas de consacrer du temps à expliquer les choses aux gens, même dix ans après. Peut-êre que le meilleur format serait que vous m'interviewiez pour qu'ensuite vous puissiez ecrire un article à ce propos. Si vous savez parler l'anglais aussi bien que vous l'écrivez, ça ne devrait pas poser de problème. Je n'ai pas installé Skype mais je peut recevoir des appels de Skype chez moi quand même. Mais tout dépend de la somme de détails que vous recherchez, de la longueur de votre article, etc. A moins que vous ne soyez à Prague pour les championnats du monde de DC ?

Dites moi jusqu'à quel degrès vous voulez aller à ce sujet et j'essaierai de vous aider.

Meilleures salutations,
Robert. (sent vendredi 16 mai 2008 15:32)

Entrevue Exclusive de Robert Wilks pourle Club150kg !
 
Les originies de la table de Wilks
Club150kg:
Vous êtes aujourd'hui membre des instances décisionelles de l'IPF, et vous fûtes même l'un des candidats à la présidence de l'IPF pour la session 2008-11, avant de vous retirer. Avant que nous commençions par parler de cette formule qui porte votre nom, pourriez-vous nous en dire plus sur votre relation personelle avec la force athlétique ? Vous êtes de renommée mondiale dans le milieu, cependant, bien peu d'information est disponible au sujet de l'homme qui est derrière les chiffres...
Robert Wilks

Pour résumer cette longue histoire, disons que j'ai maintenant 54 ans, que je suis allé à l'université et quand j'avais 20 ans j'étais lanceur de disque d'aptitude modeste (52 mètres), jusqu'à ce que je me mette à la force athlétique. Vous pourriez dire que des performances tout aussi modestes ont suivi; j'ai fait un total de 775kg en -110kg et j'ai terminé 10th aux championnats du monde de Gothenburg en 1983. En 1984, je me préparais à concourrir aux "monde" de DAllas, mais je me suis déchiré le pectoral quelques mois auparavant, et à l'époque le gars qui officiait comme coach pour l'équipe d'Australie dut se retirer à cause de problèmes personnels malheureux et bingo je devint soudain le coach Australien. Depuis j'ai continué ainsi, étant principalement interessé par le coaching, les blessures se succédant les unes après les autres mettant un terme à ma carrière de compétiteur.

Aujourd'hui j'entraîne une équipe dans mon club de l'Université de Melbourne, et aussi la plupart des équipes Australiennes. Cependant, avec le temps, j'ai été de plus en plus impliqué au niveau administratif, aussi bien professionellement qu'au sein de l'IPF. A présent, je me retrouve président de la branche Australienne de l'IPF, président de la fédération d'Océanie, et membre du bureau exécutif de l'IPF, ainsi que président de la Comission Anti-Dopage à l'IPF.
Club150kg:
Vous m'avez dit, dans le premier courriel que vous avez envoyé, qu'en fait votre célèbre formule était le produit secondaire d'une recherche que vous meniez à l'époque concernant un sujet plus vaste; une tentative de trouver un fondement scientifique pour un changement des catégories de poids. Que se passait-il à l'époque ? Les catégories de poids étaient-elles remises en cause ? Pouquoi semblaient-elles avoir besoin d'être changées ? Pouvez-vous nous donner plus de détais sur le contexte de la Formule de Wilks ?
Robert Wilks

Ladite formule advint comme le résultat d'une recherche que je menais au milieu des années 1990 pour l'IPF au sujet de possibles nouvelles catégories de poids. Une réunion du congrès de l'IPF avait en fait voté une proposition visant à changer les catégories, mais j'ai suggéré que nous devrions nous abstenir pour une année environ de façon à ce que je puisse mener une recherche plus approfondie pour déterminer ce que les nouvelles catégories devraient être. Je regrette de ne pas avoir plutôt inventé quelques nouvelles définitions de catégories sur le champ ce jour là et tout aurait été fait !

Quoi qu'il en soit, ce que j'ai fait fut d'analyser les résultats d'environ quinze nations du monde entier, obtenant leurs classements annuels complets jusqu'aux derniers de la liste. Cela m'a donné un échantillon des résultats de peut être 10 000 force athlétistes. Ces données montrèrent d'interessantes choses, comme le fait par exemple que les classes intermédiaires (75kg / 82,5kg / 90kg) représentent chacune environ 15 à 18% de la masse des athlètes dans le monde, alors que les catégories telles que les 52kg ou 56kg et les 125kg, et les 90kg chez les dames ne représentaient au plus que 1 ou 2 % chacune, voire moins. C'est à l'évidence injuste et domageable vis à vis de la crédibilité et de la lisibilité de l'IPF, quand des médailles sont descernées dans des catégories avec un nombre minuscule de compétiteurs - Qui veut être le champion du monde quand il n'y a que trois athlètes ?

Cependant, créer une segmentation équitable de la population d'athlètes en différentes catégories n'est pas possible, bien qu'une séparation plus équitable soit possible. De plus, mis à part le fait de tenter de redistribuer la population des athlètes dans des catégories aussi équitables que possible, l'autre critère clé dans cette démarche d'équité des catégories de poids était la volonté de faire en sorte que chaque catégorie de poids soit caractérisée par un domaine de performance équivalent. Par exemple, les -60kg ont des performances s'étalant sur 40kg des plus basses barres aux plus hautes, et les -67,5kg voient leur domaine de performance s'étaller sur 70kg. C'est à l'évidence quelque chose de disproportionné; chaque catégorie devant couvrir approximativement le même domaine de performance, comme une portée d'environ 45kg par exemple.

Mais pour analyser le domaine de performance de chaque catégorie j'avais besoin d'une formule précise. Naturellement, pour ce faire je me suis tourné vers l'anciennement officielle formule de Schwartz et Malone. Cependant, il est vite devenu évident qu'elle était peu fiable. La formule de Schwartz favorisait très clairement les plus légers (c'est à dire que selon Schwartz, 21 des 50 meilleures performances mondiales (42%) avaient été atteintes par les athlètes des catégories -52kg et -56kg, alors qu'ils représentaient seulement 7% des athlètes existants. Il est donc devenu clair que je ne pouvais pas utiliser la formule de Schwartz et Malone pour travailler de façon fiable sur les catégories de poids, il allait falloir que je crée ma propre formule!

Ainsi donc ai-je continué, maudisant le cauchemard que je m'étais créé. Mais je me suis mis attelé au travail, faisant essentiellement une analyse regressive à la main (c'est à dire que j'ai calculé la cadence à laquelle le domaine de performance changeait au fur et à mesure que le poids de corps augmentait. J'ai établit une série de points de performance équivalents pour les poids de corps de 52, 56, 60kg et ainsi de suite jusqu'à 145kg (la limite théorique pour la catégorie des superlourds, étant le poids de corps moyen des compétiteurs de cette catégorie aux championnats du monde), et j'ai fait de même pour les dames. J'ai ensuite divisé cette courbe de points de performance en une série de coefficients par le biais d'une équation au deuxième degrès (polynome quadratique). Ces coefficients furent ceux qui furent acceptés par le Congrès de l'IPF.
La diffusion de la table de Wilks
Club150kg:
Comment est-ce que cette table a été acceptée par l'IPF ?
Robert Wilks

C'est avec horreur que j'ai vu l'idée de nouvelles catégories de poids rejetée immédiatement dans sa totalité quand elle fut présenté au Congrès suivant. Ce fut impossible d'expliquer des détails statistiques et techniques aux divers groupes qui composent un Congrès de l'IPF, mais plus inquiétant encore, il était tout aussi difficile de pousser les membres du Congrès à comprendre les implications néfastes pour la lisibilité et la crédibilité du fait d'avoir des catégories disproportionnées et trop nombreuses.

Mais en ce qui concerne la formule, ce fut une autre histoire. Elle fut accepté dans les applaudissements, aidée par le délégué Américain de l'époque disant qu'il avait un message personnel de la part de Lyle Schwarts disant que ce dernier était d'accord pour dire que sa propre formule avait besoin d'être revue et remplacée.

One chose importante que les gens oublient est qu'en fait il n'y a pas, à proprement parler de "formule Wilks" (bien qu'il y ait eu quelques équations du second degrés dans le document final issu de ma recherche). Ce que le Congrès a voté fut une version papier d'un tableau de coefficients à 4 chiffres après la virgule, couvrant le domaine de poids de corps de 40 à 205kg. C'est à dire, comme le stipule la règle IPF, que l'on ne va pas au delà de 4 décimales (une formule peut aller à un nombre infiini de décimales et devenir ingérable) et aussi qu'il n'y a pas de coefficients en deça de 40kg et au delà de 205kg.

Le problème des plus de 205kg est interessant en soi; les calculs prédisaient que la performance devrait diminuer au delà d'un poids de corps de 205kg (150kg pour les dames). Je pense que c'est un cas de levier parmi les pire à gérer, au moins au niveau de l'entraînement au soulevé de terre au au fitness, et ce sont là des facteurs qui pourraient expliquer pourquoi il y a une reduction calculée des performances pour les athlètes au delà de ce poids, et la preuve en est que nous ne voyons pas ces compétiteurs si massivement large. Vous pourriez penser à quelque chose d'approchant les Sumotori, puiqu'il n'y a que des inconvénients à être si énorme. Mais la seule chose sur laquelle le Congrès de l'IPF pouvait chipotet etait le fait que les membres ne pouvaient pas se faire à l'idée que les coefficients diminuaient au delà de 205kg, et donc les coefficients furent circonçis à cette limite.

Persepectives futures
Club150kg:
Est-ce que l'utilisation généralisée et croissante du maillot de force a pu alterer les fondements d'un tel travail ?
Robert Wilks
J'ai tendance à penser que non. Les indications sont qu'un maillot de force mono-couche va ajouter entre 20 et 25% à la performance terminale au développé couché, une fois que l'athlète va vers la taille qui lui convient. J'ai eu vent qu'un fabricant a fait une publicité sur un gain calculé de 26% pour leur maillot "maison". Donc, la courbe de performance équipé serait plus haute sur le schéma mais la forme générale de la courbe resterait la même. Quelques athlètes peuvent gagner plus ou moins que d'autres avec le maillot, en fonction de leur longueur de segments, de leur force spécifique, etc. Mais en général le gain sera le même sur l'ensemble des catégories de poids.
Club150kg:
Avez- vous tenté de faire le même travail avec des performances récentes, comme base d'une contre vérification de votre table ? Si ou, que furent les résultats ?
Robert Wilks

Je n'ai pas refait l'exercice, mais j'ai de fortes raisons de croire qu'il n'y aurait pas fondamentalement de grand changements dans la forme même de la courbe de performance par poids de corps. Notez qu'au début des années 80 j'avais déjà fait un travail préliminaire similaire, avec un premier jet de coefficients qui ne furent utilisés qu'en Australie. Les résultats des années 80 et des années 90 s'avérèrent être les mêmes pour les hommes. Pour les dames, dans les années 80 il n'y avait presque pas de compétitrices en force athlétique dans le monde, donc c'était encore du domaine de la déduction, alors que dans les années 90 il y avait une banque de données numériqumement signifiante. Peut-être qu'il y aurait encore plus d'information à utiliser aujourd'hui si l'on faisait une nouvelle étude, mais fondamentalement je ne crois pas que la physiologie humaine ou les lois de la biomécanique auront trop changé en 10 ans !

Néanmoins, si une révision venait à être faite, le passge du temps pourrait rendre disponible plus de données concernant les catégories de poids les plus extrèmes (les hommes en dessous de 60kg et au delà des 120kg). Comme je l'ai mentionné auparavant, il y a en fait très peu de compétiteurs dans ces catégories, et ainsi moins de données et il a fallu donc faire des approximations pour estimer la courbe qui leur est propre. A y regarder de plus près, je ne serais pas étonné de constater que ces coefficients pourraient favoriser les catégories extrèmes, et il est possible qu'il faudrait y regarder de plus près.
Club150kg:
Siff a également oeuvré dans ce domaine, mais cette fois çi avec un tableau triple, un par mouvement spécifique. Que pensez-vous de cette approche ?
Robert Wilks
Je pense que les indications montrent que le DC a une courbe différente que celle des 3 mouvements. Les coefficients actuels sont orientés pour les 3 mouvements. Avec le DC Seul, les catégories de poids les plus élevées obtiennent des totaux à l'indice supérieurs que ce n'est le cas dans les 3 mouvements: c'est à dire que les coefficients actuels sont succeptibles de favoriser les athlètes les plus lourds en DC Seul. Une étude a été faite à l'université de Dayton qui en a conclu que ce n'était pas le cas, et que la formule était précise pour le DC Seul, mais mes sentiments personnels sont en désaccord avec cette conclusion. Qui plus est, le Congrès de l'IPF a voté à deux reprises contre la proposition d'une formule spécifique au DC Seul, sur la base du fait que cela compliquerait les choses. Je pense que le prochain challenge qui devrait être relevé serait que je mène une enquête sur les données du DC Seul et que j'aboutisse à une proposition spécifique (ou non) pour un tableau de coefficients séparés.
Club150kg:
… Dans cette perspective, permettez moi de mettre à votre disposition mon propre travail: j'ai compilé les résultats complets des 8 dernières annéees en FA et DC en france, des champions aux athlètes les plus humbles, cela pourrait aider ...
Robert Wilks
Oui, je considérerait ces données comme très précieuses. Cependant, j'aurais besoin de plus de données, de milieurs d'athlètes, et aussi des données relatives à l'Asie, au Pacifique, etc. Tous les efforts doivent êtres faits pour être complet et objectif dans ce genre d'exercice.
Club150kg:
Une autre approche, celle de la N.A.S.A, affirme que n'importe lequel de ces travaux est par essence peu fiable car fondé sur des échantillons de résultats incluant fatalement des athlètes dopés. Ainsi ont-ils construit leur propre table avec uniquement des athlètes contrôlés négatifs. Ils ont en particulier montré que, ce faisant, les catégories les plus lourdes étaient en comparaison moins fortes que les athlètes les plus légers. Pensez-vous que le dopage réduise la validité des formules ? Ou n'est-ce qu'un aspect négligeable noyé dans la masse des chiffres ?
Robert Wilks
C'est là une affirmation interessante, et il n'est pas impossible qu'elle soit fondée. Cependant, mon sentiment est que, comme dans le cas des maillots de force, la variable supplémentaire que constitue le dopage ajoute une valeur d'environ 10 à 15% en performance répartie sur l'ensemble du spectre des catégories de poids. A l'IPF nous avons atteint une réduction dans le recours au dopage dans la dernière decenie et l'observation supperficielle que nous avons fait montre qu'il y a un relentissement des performances dans toutes les catégories. Mais il va être très dur d'obtenir une donnée valable sur une comparaison entre les "dopés" et les "négatifs", car comment peut-on contrôller tout le monde efficacement. J'en profite pour faire remarquer qu'on est loin de pouvoir considérer comme "établies" les affirmations selon lesquelles les fédérations "drug-free" sont réellement sans dopage, en particulier quand ils n'ont pas de contrôles anti-dopage réellement valables (l'IPF étant la seule fédérations approuvée par la WADA - l'Agence Mondiale de Lutte contre le Dopage).
Club150kg:
Malone et Metzer ont ajouté une variable "age" à leur propre table, et ont établi des coefficients dédiés. D'autres ont suivi cette tendance (Reshel, Glossbrenner). Que pensez-vous de cette approche ? Il y a t'il eu une volonté de ne pas prendre en compte l'age quand vous avez construit votre table ? L'avez-vous considéré comme non-pertinent ?
Robert Wilks
L'Age est une autre de ces épineuses variables. Il n'y a pas de besoin pratique pour une formule prenant l'age en compte, puisque les gens sembles satisfaits avec le fait de descerner les trophés du "meilleur à l'indice" dans chaque catégorie (M1, M2, M3, M4) bient que je soit encore questionné à ce sujet à l'occasion. Une folis de plus, le problème avec l'âge est le manque de données - il y a très peu de force athlétistes au delà de 60 ans en particulier. Les publications universitaires ne sont pas claires à ce sujet - des rapports indiquent une perte de force annuelle pour les sujets les plus agés de l'ordre de 1 à 3 % par an, qui est succeptible ou non d'accélérer après 50 ans, ou 60 ou 70 ans selon le rapport que vous consultez. De plus, ces données sont généralement obtenues auprès de sujets non-entraînés, alors que l'entraînement régulier est succeptible de mener à une baisse moins rapide de la capacité en force. Par exemple, j'entraîne deux athlètes de plus de 70 ans, médaillés tous deux des championnats du monde, qui ont commencé à s'entraîner à l'age de 60 ans, et ont probablement doublé leur force (pas de diminution du tout). J'ai cepdendant remarqué, quand je me suis attelé à lister les nouveaux records du monde pour les nouvelles catégories de M3 pour les dames et de M4 pour les hommes, qu'il y avait des signes d'un déclin rapide de la force (toujours uniquement dans les records du monde) d'au moins 40-50 à 60%, à une cadence d'environ 12% par décénie (un peu plus d'un pourcent par an).
Club150kg:
On dit souvent de la formule de Glossbrenner (qui a remplacé celle de Reshel) qu'elle a fait la moyenne de celle de Schwartz et de Wilks, sur la supposition que la première a tendance à favoriser les athlètes les plus légers, alors que la votre est souvent considérée comme faisant de même pour les plus lourds. Mis à part le fait que cette approche reconnait la table de Wilks comme digne de confiance, que pouvez-vous dire de cette méthode, et de la critique sous-jacente d'un favoritisme vis à vis d'une catégorie d'âge ou d'une autre ?
Robert Wilks
OK, si je dis que 2+2 font 4, et que vous dites que 2+2 font 5, sommes-nous d'accord pour dire que 2+2 font 4,5 ? Et ensuite, allons-nous continuer et construire un pont basé sur ces calculs et voir s'il s'écroule ? Donc, cette méthode Glossbrenner qui vise à faire la moyenne comme vous le dites est un nonsens. Le but devrait être de rassembler de plus en plus de données et s'approcher de plus en plus de la vérité absolue. Virtuellement, toutes ces autres formules que vous pouvez voir autour de nous ne sont que des contributions inutiles. Tout ceci parce qu'elles se contentent simplement d'utiliser les tableaux des records du monde, au au mieux les résultats des records du monde des quelques années précédentes, ou au pire des présupposés venant de nulle part (comme "les athlètes les plus légers sont favorisés, les plus lourds ont trop de graisse"), et ensuite balancent une formule qui convient à cet échantillon très limité. Personne n'a jamais fait cet éreintant travail d'accumulation de donées par milliers, de beaucoup d enations et de différents groupes raciaux. Seules des études de grande envergure comme celles-ci feront avancer la cause qui vise à déterminer une relation précice entre poids de corps et performance.
L'avenir de l'IPF
Club150kg:
Vous nous rappelez qu'aujourd'hui la force athlétique est "balottée dans un tourbillon d'influences"; vous mentionnez le dopage et l'influence du commerce comme des menaces potentielles. Commençons par le dopage. Par exemple, nous avons été témoins de l'arrivée d'une nouvelle politique en France fondée sur des cautions financiaires demandées aux athlètes au cas où ils soient convaincus de dopage (au cas ou la FFHMFAC doive payer une amende à l'IPF). Une telle mesure a été bien acceptée. Est-ce que ce genre de mesure à donné de bons résultats ? Avez-vous l'intention d'aller plus loin ?
Robert Wilks
Punir les athlètes ne respectant pas les règles fait partie de l'ensemble des mesures du contrôle anti-dopage. Tout aussi bien, l'éducation et les mesures de police contre les fabricants et détaillants de produits illicites sont des éléments majeurs. Les cautions financiaire sont une nouvelle mesure de dissuasion qui peut s'avérer être prometteuse. J'ai connaissance d'au moins une nation affiliée à l'IPF qui demande à ses athlètes sélectionnés à l'international une caution de 1500 euros, remboursée s'il n'y a pas de problème, perdue si l'athlète est déclaré positif. Il est encore tôt pour évaluer ceci, mais il y a déja eu des changements visibles dans les équipes nationales.
Club150kg:
Nous savons tous que la tendance du "Drug-Free" (sans dopage) prend maintenant de l'ampleur dans le monde de la Force Athlétique, avec la création de section "Drug-Free" dans beaucoup de fédérations, sans parler l'avènement récent des "Life-Time Drug Free" (sans dopage avec engagement à vie), impliquant un engagement pour accepter l'effacement de tous ses records personnels en cas de contrôle positif sur toute la durée de sa vie ! ainsi, la WDFPF attire beaucoup d'athlètes grace à ce positionnement. Pendant ce temps, les cyclistes européens se voient maintenant contraints d'avoir un récepteur GPS dans leur portable pour être localisables facilement et contrôlables sans prévenir. Un des pilliers de la légitimité de la Force Athlétique sera l'anti-dopage: parmi toutes les mesures mentionnées plus haut, quelle est celle qui a votre préférence ? La suspension à vie ? l'effacement des records ? Le contrôle inopiné géo-localisé ?
Robert Wilks

Certainement, le contrôle hors-saison est l'outil le plus efficace à ce jour dans la lutte contre le dopage, mais cela repose sur un système de localisation rigoureux, sinon tout le système est rendu inéfficace si les athlètes ne peuvent pas être localisés immédiatement. Les cartes, internet, sont autant de moyens possibles, et si l'on en vient au GPS, qu'il en soit ainsi !

Ce facteur ne peut pas être sous-estimé. Tout laxisme dans la surveillance détruit virtuellement tout programme anti-dopage, comme ce fut le cas dans le cas de Marion Jones. Il peut aussi y avoir une certaine hypocrisie de la part de fédérations et d'organisations, qui proclamment "vous pouvez tester nos athlètes n'importe quand" mais ne donnent aucune méthode pour les localiser.

Mais les maitres de l'hypocrisie doivent être ces soit-disantes fédérations "sans-dopage". Le terme "sans dopage" n'est qu'un procédé de marketting et une tentative de prendre l'ascendant moral sur les autres. Aucune de ces organisations n'ont de réel contrôle anti-dopage lors des compétitions, sans parler des contrôles inopinés. L'IPF est considérée comme une "Organisation Anti-Dopage" dans le domaine de la force athlétique par l'Agence Mondiale de Lutte Anti-Dopage (WADA), et l'IPF est la seule voie pour mettre en place un réel programme de lutte dans la force athlétique.

Un exemple de la futilité du concept de "sans-dopage"; prennez en compte l'exemple de la branche WDFPF Australienne dans les années 90. Ils firent une telle agitation politique pour obtenir la reconnaissance du gouvernement qu'ils furent au final contraints de s'unir à nous, la fédération Australienne de force (IPF), et dans le cadre de ce processus de rapprochement durent, pendant environ huit mois, procéder à de réels contrôles pour la première fois, auprès de l'Agence Australienne de Contrôle Anti-Dopage. Les résultats ? ... environ huit athlètes positifs sur un petit groupe d'athlètes, et le clou du spectacle eut lieu quand leur Secrétaire fut arrêté pour traffic d'héroïne et de stéroïdes ! Sacrebleu ! Se tenir à l'écart des institutions ne mènera pas à un sport propre, le seul moyen d'atteindre ce but est de s'associer dans la lutte contre le dopage par le biais de méthodes légitimes du sport mondial (comme c'est le cas dans la Force Athlétique avec l'IPF et la WADA).
Club150kg:
Soutenez vous l'idée d'une exclusion à vie, dès le premier contrôle positif ?
Robert Wilks
Personnellement, je ne soutiens pourtant pas une exclusion à vie au premier écart. Deux ans ou quelque chose comme ça pour le premier cas, ensuite une exclusion à vie lors d'un deuxième contrôle positif est un système qui permet une chance de réhabilitation. Aussi, il peut y avoir des cas de dopage involontaires, en particulier par l'usage peu éclairé de compléments alimentaires. Il a été bien documenté que beaucoup de ces protéïnes et compléments pour la force ont des traces de petites doses de stéroïdes, dans le simple but de leur donner un peu d'effet puisqu'ils sont inutiles en soi. C'est en particulier le cas avec les compléments en provenance d'Asie et aussi des Etats Unis, et il existe des études publiées dans lesquelles les compléments sont achetés "sur étagères", analysés, et jusqu'à 50% des échantillons contiennent des stéroïdes. Donc, il est possible de se retrouver "positif" sans l'avoir voulu, et j'ai connaissance de 1 ou 2 cas de dopage probable de cette manière dans le sport Australien. Cependant, les petites doses de stéroïdes dans ces compléments font que ces cas sont en fait rares dans la pratique. Mais l'argument est qu'il est possible, dans des circonstances inhabituelles, qu'il y ait des athlètes contrôlés positifs par cette cause, qui le soient moins que d'autres, et une exclusion à vie pourrait être une mesure très dure. La façon la plus appropriée seraient une échèlle de sanctions pour une premier contrôle positif, disons entre 2 et 4 ans d'exclusion en fonction des faits et puis une exclusion à vie pour une recidive. Je crois comprendre que la WADA aura un système de ce type pour 2009.
Club150kg:
Que pensez-vous de la nouvelle tendance qui prone l'effacement total de tous les records, même ceux qui ne sont pas liés à la période pendant laquelle l'athlète a été contrôlé positif ?
Robert Wilks

Je suis tout à fait en faveur de ça. La peine pour un contrôle positif aux stéroïdes devrait être la suspension pendant deux ans ou à vie plus l'effacement des records même sur une carrière. Nous avons une telle règle en Australie, et si nous ne l'avions pas fait nos records masculins en Open (pour ne mentionner qu'eux) seraient aujourd'hui entièrement faits par des athlètes substantiellement positifs ! C'est à dire que notre système de record tout entier serait détruit. Pour faire advenir un tel système il faut qu'il y ait un effacement de tous les records précédant et recommencer, ce qui est ce que nous avons fait en 1991. A l'époque, les anciens détenteurs de records soufflaient vraiment comme des boeufs, mais ça n'a mené à rien puique nos conseillers juridiques nous ont rappelé que si nous votions de façon légale pour une suspension et un effacement des records comme sanction pour les cas de dopage aux stéroïdes, ce serait incontestable. Ce système est un petit peu plus complexe dans un scénarion international, j'aimerais voir ce système s'imposer dans le cadre d'un grand nettoyage aidant à redéfinir la crédibilité de notre sport - de nouvelles catégories de poids, pas de maillot de force, pas de record du monde à moins qu'un athlète n'ait été soumis à des tests inopinés pendant au moins un an, et effacement des records si vous êtes déclaré positif. J'aimerais aussi qu'Elvis revienne.

Club150kg:
Vous admettez aussi être préoccupé par l'influence grandissante de l'industrie commerciale orientée powerlifting au sein même de l'IPF (les gens vendant des maillots et des bancs par exemple). quels sont les dangers associés à cette situation ? Comment avez-vous l'intention de réagir à ce sujet ?
Robert Wilks
Le commerce dans la force athlétique est une bonne chose. Un des aspects qui fait que l'on est un sport reconnu est notre capacité à générer des sponsors sur une grande échelle, des promotions et de créer de nouveaux marchés. Cependant, là où l'on sort de ce cadre c'est quand on met la charrue avant les boeufs, c'est à dire quand les préoccupations d'ordre commercial définissent les termes mêmes de notre vision du sport. Dans cette perspective, je pense en particulier à la situation au sein même du Congrès de l'IPF où des équipementiers sont aussi des délégués succeptibles de voter sur des questions de matériel, de règles, ou règles annexes, et ainsi de suite. Dans le monde économique au sens large, de tels conflits d'interêts sont exclus, aussi bien moralement que légallement. Le premier pas en avant est donc de redéfinir et de faire appliquer de nouvelles règles empêchant de tels conflits.
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Club150kg: